Tout commence ici. C’était il y a six ans. J’étais parti à Los Angeles, pour améliorer mon anglais.

J’y avais rencontré un couple incroyable : Benjamin et Karen. Le premier avait travaillé dans la musique, il avait été l’un de ceux qui « déniche » les futur grands chanteurs ou chanteuses (comme Fergie chez les Black Eyed Peas). Il s’impliquait désormais dans la construction de sa propre maison, perchée en haut d’une colline qui donne sur la mythique Malibu Beach. Karen, co-directrice d’une agence de pub, décidait (entre autre) du spot publicitaire que nous verrions à la télé.

Alors au départ, j’étais censé aider Benjamin à construire sa terrasse, mais assez rapidement, nous sommes devenus très bon amis, et une ou deux semaines plus tard, nous sommes allés ensemble au Yosemite Park, connu notamment pour ses murs d’escalade en granite et ses grands lacs. Mon niveau de compréhension à l’époque étant encore plus approximatif que celui d’aujourd’hui, j’ai cru un instant que nous y allions pour faire de la randonnée et des PETITS murs d’escalades… (Ce qu’on a aussi fait d’ailleurs). Mais quand je suis arrivé au pied du mur que vous voyez sur la photo (notre voiture étant la verte foncée à droite) j’ai senti comme un malaise.

Un jour, je serai grand père et je raconterai à mes enfants et petits enfants les aventures qui auront été les miennes, sur une chaise à baldaquin, pour donner le rythme de mes contes.

 « A l’époque glorieuse de ma jeunesse… alors que je venais à peine de terminer la  première partie de mes études – c’était à l’orée de mes vingt ans –  j’ai décidé de… Hum… Oui. En fait, j’ai décidé de rester en France et de travailler ».

Avouez que pour une vie à raconter, ce n’est pas vraiment très sexy…

Bon, évidement, ce n’est pas l’UNIQUE raison qui m’a poussé à partir comme ça... Je me dis aussi qu’à 80 ans – au cas où je n’aurais rien fait d’intéressant de ma vie – j’aurais très certainement regretté cette opportunité que j’aurais eu à 22 ans, juste après mes études, de partir comme ça, n’importe où dans le monde. Après tout, combien sommes-nous à n’avoir jamais rêvé de sillonner le monde, juste pour le plaisir du voyage ?

Pour être encore plus philosophe – tout grand départ le suppose – je dirais qu’il s’agit aussi d’une façon de tester ma liberté. Car au fond, nous pouvons tous partir comme ça, et littéralement, nous possédons tous cette liberté potentielle, qui existe… mais que l’on n’exploite jamais. Alors bien sûr, j’y vais aussi pour l’apprentissage de la langue (ce qui constitue déjà en soit un premier objectif) ou pour passer le permis de conduire (étant donné qu’il coûte 24$ au US et qu’il est échangeable dans certains états contre un permis français !). Mais j’y vais, enfin, et surtout, pour une raison qui se suffit à elle-même :

J'ai voulu commencer ma vie… en Californie.